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 Âmes d'Islotanra: Le mot amour

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AuteurMessage
Marc
Prince des loup
Marc


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Âmes d'Islotanra: Le mot amour Empty
MessageSujet: Âmes d'Islotanra: Le mot amour   Âmes d'Islotanra: Le mot amour EmptySam 5 Juil - 16:00

Cette nouvelle est la première d'une serie que j'ecris comme vient l'inspi. Comme son nom l'indique, elle est une préquelle d'Islotanra. Elle traite du passé de Val Harkan. Si l'inspiration me suit, je devrai en ecrire d'autres en avançant petit a petit dans le temps.

Note perso: j'ai ecris ce texte en y plaçant autant d'amour que possible, en insitant a mort sur le roantisme. j'espère ne pas en avoir fait trop (en meme temps, j'ai toujours l'impression qu'il y en a trop geek

Âmes d’Islotanra. Le mot amour.

Le vent se fait frais. Je marche énergiquement vers l’ouest du village. Je sais qu’elle y sera. Elle aussi adore cet endroit. Me retenant de courir, je dépasse le bosquet des petits sylvains. Sur mon passage, des dizaines de petites êtres dépassent des feuillages, surgissent de derrière les branches, crèvent la surfaces des petits trous d’eau formés par la rivière. Ils me connaissent, reconnaissent mon odeur. Aussitôt, tous disparaissent, se fondant dans la nature omniprésente. Je ne leur ferais jamais de mal. Et pourtant tous ont peur de moi. D’ordinaire, cela m’aurait affligé, mais je n’y pense pas. Elle seule compte. Je veux savoir.

Enfin, je débouche au sommet d’une légère élévation. Là, point de buisson. Aucune obstruction au ciel teinté des couleurs du soir. Seul, s’élevant majestueusement au dessus de ses frères plus jeunes, s’élève un chêne. Un ancien, dise ceux du village.
Elle est là. Couchée sur le flanc, comme à son habitude, le visage tourné vers l’ouest. Egale à elle-même, elle sait déjà que je suis là. Lorsque je m’arrête et m’assois à ses coté, elle Se tourne et se redresse légèrement, s’appuyant sur ses coudes. Je dois savoir.
_Sanila… a propos de ce que tu m’as dit la dernière fois…
_ Ho, laisse, c’était stupide. Je n’aurai jamais du dire ça. C’est vrai…

Malgré la pénombre, je vois ses joues rosir. Ou peut-être est-ce cette lumière colorée venant des larges feuilles qui nous surplombe, sur lesquelles jouent les derniers rayons du jour. Non. Cette lumière est or. Sur la peau pâle et lisse de Sanila, le reflet serait différent. Toutes les lumières s’adoucissent pour elle. Même mes instincts se font silencieux, faible flux de mon âme. Alors pourquoi cette rougeur. A moins que ça ne soit ça. Oui, sans doute est-ce…
_ Ce mot, que tu as utilisé… Que signifie-t-il ?

Ma voix est basse, très basse, mais elle ne tremble pas. Pourtant Mère dit que la voix tremble quand ce mot arrive. Sanila lève lentement les yeux jusqu’à croiser mon regard. Ses yeux d’émeraude sont entrouverts, brillant. Son regard semble doux, si doux. Ses lèvres sont elles aussi légèrement entrouvertes, un coin à peine relevé. Un siècle semble s’écouler. Un court siècle. Je demeure immobile. Ses yeux s’ouvrent davantage et, l’espace d’un instant, son souffle se bloque.
_ Tu…tu ne le sais pas ?
_ Ma mère m’a expliqué ce qu’il signifie, dis-je fixant mon regard sur le bosquet où se dissimule le village. Mais je ne le comprends pas. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose en moi ne parvient pas à comprendre.
Un pincement au niveau de ma poitrine. Toujours le même. Mes instincts remontent, grondant contre l’amertume, lancinante.
_Peut-être…peut-être est-ce parce que je ne suis pas un elfe.
_ Je ne pense pas.
Elle se redresse brusquement et s’adosse au tronc millénaire de l’ancien. Son regard est un feu de jade, comme à chaque fois.
Peu importe que tu aie les oreilles ronde ou pointues. Tu es ton esprit et ton âme. Et les tiens sont aussi nobles que tous a-t-elle dit un jour. Sanila…
_ Maman dit que même les humains le connaissent, dans leur langue, lance-t-elle d’un ton ferme.
Mais je ne suis pas vraiment humain non plus.
_ Ce n’est pas vraiment le mot qui signifie quelque chose, Riel’nal, explique-t-elle. C’est le sentiment qu’il porte qui est important.
Ses yeux brillent de nouveau. Elle se tient droite, et me fixe franchement.
_Ce sentiment est l’un des plus forts qui existe. C’est à la fois incroyablement doux, comme la caresse d’une plume sur ton âme. Mais c’est aussi douloureux, comme essayer de trouver de l’air sous l’eau.
Je ferme les yeux. Je me concentre sur ses paroles. J’essaie de comprendre. Un sentiment. Je connais bien des sentiments. La peur. La colère. L’amertume. Mais ils n’ont rien à voir. La caresse d’une plume sur mon âme.
_ Non…je comprends tes paroles. Je pense même comprendre ce que tu veux dire, mais je ne vois toujours pas. Je ne...peux pas.
_ Alors regarde en moi. Au plus profond de moi. Parce que ce mot…c’est ce que je ressens pour toi.

Je la regarde, stupéfait. Lire les pensées d’un elfe est courant, car chacun sait bloquer l’accès à ce qu’il ne veut pas ce que les autres voient. Mais regarder jusqu’au noyau de l’âme, au-delà de toute barrière, est une chose pire qu’indécente. Un viol si intime. Sanila me fixe, le regard décidé. Ce regard si changeant, si puissant. Doucement, elle bouge pour poser ses genoux dans l’herbe, s’asseyant sur ses talons. Ses mains se posent sur mes épaules, me forçant à lui faire face. Le feu émeraude se calme, devenant une douce lumière d’été. Elle acquiesce, m’indiquant à nouveau sa détermination. Hésitant, je lève le bras. Ma main tremble, chacun de mes sens est en éveil Son cœur bat fort, atteignant mon ouïe ni humaine ni elfe. Son souffle se fait court, rapide, tandis que ma main approche de sa tempe. Lentement, ses paupières s’abaissent. Doucement, mes doigts entrent en contact avec sa peau, frôlant l’ondoiement soyeux de ses cheveux. A mon tour, je ferme les yeux.
Je n’ai jamais été doué en magie elfique, celle-ci encore moins que les autres. Cela nécessite une vision, un schéma d’âme que je n’ai jamais eu. En cet instant pourtant, malgré ce manque et de toutes mes forces, je projette mon esprit vers le sien, en vain. Malgré touts mes efforts, je ne fais qu’effleurer son âme. Un bref gémissement s’échappe de mes lèvres tandis que je tends désespérément tous mon être vers elle.
D’un coup, c’est elle qui me saisit, englobant toute ma pensée. Sans difficulté apparente, elle attrape mon esprit, et le maintient fermement contre le sien. A nouveau, elle prononce ce mot. Puis elle me noie dans son âme. Plongé au plus profond de son cœur, mon souffle se bloque, tandis que ses sentiments se déversent en moi et me submergent.
Douloureux, comme chercher son air sous l’eau…Doux comme la caresse…
Mes yeux s’ouvrent brusquement. Mon corps tout entier se tend et mon instinct se cabre, pour aussitôt s’assoupir, mon être reconnaissant enfin cette émotion, et y répondant avec tout autant de force.

_ Je t’aime, Riel’nal.

Ses yeux demeurent fermés. Le cristal d’une larme étincèle au coin d’un de ses yeux. Ses mains quittent mes épaules pour atteindre ma tête. L’une s’égare dans mes cheveux, l’autre se pose sur ma joue. S’approchant des miennes, ses lèvres remuent à nouveau pour répéter ce que mon âme tout entière crie en moi.

_ Je t’aime.

Au dessus de nous, l’ancien frémit. Ses branches craquent, s’inclinent. Ses feuilles s’agitent, bruissent, chantant sa bienveillance tandis que l’ombre s’installe sur nous, apportant à mon esprit émerveillé les multiples fragrances de la nuit.
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